Cochons italiens maltraités pour le jambon de Parme

La Belgique parmi les principaux importateurs

Le jambon de Parme est et le résultat d'une grave souffrance animale. C'est ce qui ressort d'une enquête qui a été remise à l'organisation de défense des animaux GAIA, et qui montre les conditions de vie épouvantables des cochons détenus dans six élevages de la région de la Lombardie pour la production du « célèbre »jambon de Parme et d'autres produits de jambon d'origine protégée. Les enquêteurs sont parvenus à s'introduire anonymement dans les élevages afin de filmer l'horreur qui s'y trouve. Les images révèlent une situation terrible de négligence, de manque d'hygiène, et de violations du bien-être des animaux. Les cochons malades, grièvement blessés et les infractions à la loi sont plus que fréquents. La Belgique est le sixième plus grand importateur de jambon de Parme en Europe. « Il est grand temps que les consommateurs ouvrent les yeux : le jambon de Parme n'a rien d'un produit prestigieux », explique Michel Vandenbosch, le président de GAIA. « Nous demandons aux consommateurs de ne plus acheter de jambon de Parme. Et si les chaînes de supermarchés prennent le bien-être animal au sérieux, elles doivent également arrêter immédiatement d'en commercialiser. »

L'enquête a été réalisée entre décembre 2017 et février 2018, dans six élevages situés dans les provinces italiennes de Brescia, Cremona et Mantua. Les entreprises visitées sont des élevages gigantesques, contenant chacun entre 3000 et 10.000 cochons.

La Belgique : le sixième importateur

En 2016, l'Italie a abattu environ 11.848.000 porcs, qui ont donné lieu à la vente de 8,7 millions de jambons de Parme entiers. La majeure partie (61 %) est vendue dans des pays de l'Union européenne. La France, l'Allemagne, le Royaume-Uni, l'Irlande, les Pays-Bas et la Belgique sont les plus gros importateurs.

« Dans nos supermarchés, le jambon de Parme est vendu comme un produit de "qualité" », commente le président de GAIA. « Mais la plupart des consommateurs ignorent tout des souffrances que les cochons doivent subir. »

Ces révélations sont d'autant plus choquantes que le secteur de production du jambon de Parme reçoit de la part de l'Union européenne pas moins de 7.364.300 € de subsides pour la promotion du produit. Le bien-être animal n'entre pas en ligne de compte pour ces aides. « C'est d'autant plus préoccupant », condamne Michel vandenbosch. « Comment est-il possible que les normes légales minimales européennes pour l'élevage de cochons ne soient même pas respectées dans la fabrication d'un des produits européens les plus connus ? Les promoteurs du jambon de Parme reçoivent des subsides de la part d'une institution pour laquelle ils n'ont aucun respect, et dont ils foulent au pied les règles établies. »

Prolapsus rectal

Les images sont difficiles à visionner. On y voit clairement que la majorité des cochons (de tous les âges) ont subi une ablation de la queue. Un passage de la vidéo d'enquête montre un container de déchets rempli de queues cruellement amputées, de cadavres de cochons et d'autres parties du corps. La coupe routinière de la queue est pourtant une pratique interdite depuis plus de 20 ans dans l'Union européenne. Elle n'est autorisée que lorsqu'il n'existe pas d'autre moyen d'empêcher l'apparition de problèmes du comportement – qui sont causés par l'ennui et la frustration. Pour éviter ces frustrations, les animaux doivent recevoir du matériel d'enrichissement (comme du bois, de la sciure ou du compost...). Ce type de matériel était absent dans les élevages qui ont été filmés. Les images montrent des cochons en train de ronger les oreilles de leurs congénères à la queue coupée, par ennui et frustration.

Beaucoup d'animaux visibles sur la vidéo d'enquête souffrent également de maladies et de souffrances, qui ne font l'objet d'aucun suivi vétérinaire approprié. On y voit par exemple une truie affamée et paralysée se traîner au sol vers le bac de nourriture. A un autre moment, cette truie est prise de tremblements, visiblement à l'agonie. Les enquêteurs ont également observé des cochons souffrant d'un prolapsus rectal, une affection douloureuse lors de laquelle le rectum s'affaisse et sort de l'anus. D'autres animaux présentent des blessures infectées à la queue ou des infections des yeux (probablement liées à la forte concentration d'ammoniac), sans que ces affections ne soient traitées.

Conditions d'hygiène exécrables

Détenues dans des stalles illégales (interdites dans l'UE depuis 2013), les truies n'ont même pas la possibilité de se retourner. Dans les hangars, la ventilation insuffisante ne permet pas aux animaux de respirer un air frais. D'une manière générale, les conditions d'hygiène sont exécrables. Des carcasses de cochons gisent près de là où des truies doivent mettre bas. A l'extérieur du hangar, des carcasses s'amoncellent. Les rats et les souris ont élu domicile dans l'enceinte de l'élevage. Détenus dans des enclos surpeuplés, les cochons urinent sur leurs congénères. La vidéo montre deux fœtus avortés, au sol, à côté de leur mère morte.

« A la vue des images, il est clair que l'Europe n'a pas de quoi être fière de son jambon de Parme. L'enquête révèle au contraire une situation scandaleuse d'infractions aux règles européennes et au bien-être animal », conclut Michel Vandenbosch. GAIA appelle les supermarchés à cesser la vente de jambon de Parme. »

 

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L’organisation de défense des animaux GAIA unit les personnes engagées pour une reconnaissance du droits des animaux en Belgique, et milite pour leur bien-être. Fondée en 1992, GAIA compte plus de 80.000 membres et sympathisants. GAIA dénonce la cruauté et la maltraitance organisées envers les animaux au moyen d’enquêtes et de campagnes actives et pacifiques.

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