COMMUNIQUÉ DE PRESSE // GAIA veut supprimer la viande de kangourou des rayons des supermarchés

La Belgique : premier importateur mondial

Bruxelles, le 29 janvier 2019 Ce mardi, GAIA a organisé la première belge du documentaire australien Kangaroo: a love-hate story[1], marquant ainsi le lancement d’une toute nouvelle campagne de l’organisation de défense des animaux. Son objectif : mettre un terme au commerce de la viande de kangourou dans notre pays. « La viande de kangourou est synonyme de maltraitance animale, accuse Michel Vandenbosch, le président de GAIA. Ça n’a rien à faire dans les rayons de nos supermarchés. »

Chaque année, environ 1,6 million de kangourous sont chassés et tués dans des conditions particulièrement cruelles. Cette statistique fait du kangourou l’animal sauvage le plus chassé au monde. Malheureusement, la Belgique tient sa part de responsabilité dans le maintien de cette chasse commerciale, puisqu’elle est le premier importateur mondial de viande de kangourou pour la consommation humaine.  

Imports à très grande échelle
En 2016, notre pays a importé plus de 632 tonnes de viande de kangourou[2], ce qui représente environ 180.000 animaux. Ce nombre record fait de notre pays le plus grand importateur mondial de viande de kangourou, devant l’Allemagne et la Papouasie-Nouvelle-Guinée. Il faut savoir qu’en Australie, le kangourou possède un double statut : d’une part, celui de « nuisible » à exterminer et, d’autre part, celui de ressource financière lucrative pour les autorités et l’industrie de la viande de kangourou. En corollaire de cette vision négative : la cruauté extrême dont sont victimes les kangourous lors de la chasse.     

Il n’est pas exagéré de dire que le gouvernement australien encourage activement la chasse aux kangourous. Pour la justifier, il avance divers arguments : « les kangourous sont en surpopulation », « ils sont néfastes aux fermiers parce qu’ils endommagent les pâtures ». « Les études scientifiques réfutent complètement ces arguments[3], réagit Michel Vandenbosch. Les autorités réalisent des décomptes de population, qui sont vivement critiqués pour leur manque de rigueur. Pourtant, c’est sur la base de ces recensements que sont déterminés les quotas annuels de chasse. »

Une cruauté organisée
La chasse aux kangourous a lieu la nuit, loin des regards. Aveuglés par les phares puissants des 4x4, les marsupiaux sont chassés au fusil. En théorie, la loi prévoit que les chasseurs doivent normalement tuer les animaux d’un tir à la tête. Dans la pratique, les tirs manqués sont inévitables. Les tirs au corps provoquent de terribles souffrances pour les kangourous. Les animaux blessés parviennent parfois à s’enfuir, et sont alors condamnés à une longue agonie.

La cruauté de la chasse aux kangourous touche également les jeunes, qu’on appelle les joeys. Il est estimé que chaque année, entre 2000 et 2009, 800.000 très jeunes joeys(encore dans la poche de leur mère) et 300.000 moins jeunes (à même de se déplacer) ont été soit massacrés, soit abandonnés à une mort certaine dans le cadre de la chasse commerciale. Lorsqu’ils ne sont pas abandonnés à leur sort, les joeyssont abattus en leur cognant violemment le crâne, voire par décapitation pour les bébés joeys qui sont encore dans la poche de leur mère. Ces méthodes brutales de mise à mort sont légalement autorisées.

En tant que premier importateur mondial, notre pays entretient cette cruauté organisée. « On ne peut pas ignorer la terrible réalité qui se cache dans les coulisses de cette industrie », commente Michel Vandenbosch. Les supermarchés portent également leur part de responsabilité. GAIA demande aux chaînes Makro, Carrefour, Match, Spar, Cora et Delhaize de s’engager à ne plus proposer de viande de kangourou – suivant ainsi l’exemple volontaire de Aldi, Colruyt et Lidl.

En 2016, la chaîne de supermarchés ALDI Belgique a ainsi pris l’engagement clair de ne plus proposer de viande de kangourou dans ses magasins. « La chasse aux kangourous, qui ne respecte pas les animaux, nous a obligés à interdire la viande de kangourou dans les rayons de nos magasins », déclare Hans De Bremme, business unit director Corporate Responsability de ALDI Belgique. Mais les exemples de ce type sont encore rares, déplore GAIA.

À la lecture de notre rapport, le lundi 28 janvier, Delhaize s’est engagé in extremis à stopper net la vente de viande de kangourou. « C’est un pas en avant, mais d’autres enseignes continuent d’entretenir ce marché au mépris de toute éthique, insiste le président de GAIA. Nous demandons que la Belgique interdise le commerce de viande de kangourou, en suivant le modèle de l’interdiction sur les produits issus de la chasse aux phoques. » 

Analyse de steaks vendus en Belgique
Depuis des années, de nombreuses analyses ont révélé la présence d’E. coli et de salmonelle dans la viande de kangourou. Devant ces résultats accablants, la Russie (anciennement le premier importateur mondial) a décidé de fermer complètement ses frontières à l’importation de viande de kangourou en 2014. Mais l’industrie a trouvé une parade : pour éviter de perdre d’importantes parts de marché, elle nettoie de manière routinière la viande de kangourou avec de l’acide acétique et de l’acide lactique dans le but d’enlever les traces de ces contaminations systématiques. 

Pour mesurer l’impact de ces pratiques en Belgique, GAIA a fait analyser des steaks vendus chez Carrefour et Delhaize. Début janvier, neuf échantillons ont été apportés dans un laboratoire spécialisé dans des analyses alimentaires. Conclusion : « Au vu de nos résultats obtenus, nous suspectons un ajout d’acide lactique. »

Par le passé, des analyses aux Pays-Bas et en Allemagne ont déjà permis de détecter une utilisation par l’industrie d’acide lactique pour traiter la viande de kangourou. En outre, l’abattage et le transport des kangourous sont réalisés sans aucune mesure d’hygiène, et la contamination par des bactéries pathogènes est inévitable – comme cela a été démontré lors de tests en Australie. Pour GAIA, le recours à l’acide lactique est donc une évidence.

Problème : l’utilisation routinière d’acide lactique sur de la viande fraiche (gibier) n’est pas autorisée dans l’Union européenne. Mettant, d’emblée, cette pratique hors-la-loi. Suite à une requête de l’Australie, la Commission européenne a demandé à l’EFSA (Agence européenne de sécurité des Aliments) une opinion scientifique sur l’efficacité et la dangerosité de cette utilisation d’acide lactique sur la viande de kangourou. « Alors que les résultats ne sont pas encore connus, la viande de kangourou continue d’inonder le marché européen », pointe Michel Vandenbosch.

Sur www.viandedekangourou.be, GAIA invite les citoyens à signer une pétition réclamant une interdiction du commerce de la viande de kangourou dans notre pays.

--- Fin du communiqué ---

Plus d’informations : 
www.viandedekangourou.be

Contact : 
Michel Vandenbosch, Président de GAIA : 0475 452 015
Rafal Naczyk, Attaché de presse : 0479 260 319

 

[1]Le documentaire Kangaroo: A love-hate story lève le voile sur la souffrance animale provoquée par la cruauté de la chasse aux kangourous, et alerte les citoyens sur les dangers de cette viande pour la santé publique. Le film a notamment remporté les prix du meilleur documentaire au Festival international du film de Chypre, de meilleur documentaire australien au Festival du Film documentaire de Melbourne (2018)
Pour plus d’infos sur le documentaire : https://kangaroothemovie.com/

[2]Australian Bureau of Statistics, 2017

[3]Source de l’une de ces études : Boom K, Ben-Ami D, Croft D, Cushing N, Ramp D, Boronyak

L 2012, 'Pest' and Resource: A Legal History of Australia's Kangaroos, Animal Studies Journal, 1(1), 2012, 17-40. URL: http://ro.uow.edu.au/asj/vol1/iss1/3

 

2019 - GAIA - Rapport - Viande de kangourou

PDF - 12 Mb

FAQ - La viande de kangourou en questions

PDF - 63 Kb

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À propos de GAIA

L’organisation de défense des animaux GAIA unit les personnes engagées pour une reconnaissance du droits des animaux en Belgique, et milite pour leur bien-être. Fondée en 1992, GAIA compte plus de 80.000 membres et sympathisants. GAIA dénonce la cruauté et la maltraitance organisées envers les animaux au moyen d’enquêtes et de campagnes actives et pacifiques.

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