ÉPARGNEZ LE HOMARD — La Belgique, championne de la souffrance des homards
GAIA appelle les Belges à célébrer sans homard torturé au menu

Bruxelles, le 9 décembre 2025 — La Belgique est championne de la consommation de homards. En chiffres absolus, les Belges comptent parmi les plus grands consommateurs de homards au monde, et par habitant, la Belgique arrive même en première position. Cette « délicatesse » a un prix que nous préférons ignorer : des souffrances graves, durables et évitables, de la capture jusqu’à la marmite. De quoi pousser GAIA à lancer une campagne nationale appelant les consommateurs à célébrer les fêtes de fin d’année sans homard au menu.
GAIA lance cet appel via un spot percutant, diffusé pendant deux semaines à la télévision, au cinéma et en ligne. Le spot met en scène un chien, nommé « Bonhomard », qui se sent invincible… jusqu’à ce qu’il soit suspendu au-dessus d’une marmite d’eau bouillante.
La Belgique importe des millions de homards vivants
Le marché belge du homard repose presque entièrement sur les importations. Chaque année, la Belgique importe au total 7,4 millions de homards (vivants, congelés ou transformés), dont plus de 4 millions de homards vivants. Rapporté à sa population, la Belgique est de ce fait le plus grand consommateur de homards au monde.
Une chaîne “d’horreur” : transport, détention, cuisson vivante
La souffrance du homard commence dès la capture : comme la saison de pêche canadienne a lieu au printemps (avril-juin), les homards sont maintenus en vie dans des homariums pour une durée pouvant aller jusqu’à 9 mois. Ils sont le plus souvent transportés dans des caisses, verticalement, avec les pinces solidement ligaturées. En Belgique, ils finissent dans des bassins de stockage surpeuplés, empilés les uns sur les autres, souvent sans nourriture ni abri, sous un éclairage artificiel intense. Lorsqu’il n’y a pas de homarium, les homards sont placés vivants sur de la glace, ce qui provoque une lente agonie.
Le cauchemar culmine en cuisine : les homards sont encore souvent ébouillantés vivants ou coupés en deux sans étourdissement, alors que un homard plongé vivant dans de l’eau bouillante peut rester en vie et conscient pendant environ une minute — et jusqu’à deux à trois minutes pour les plus gros individus. Et ce n’est pas tout: l’idée selon laquelle ils ne ressentiraient pas la douleur est dépassée. Une étude réalisée en 2024 par la chercheuse Lynne Sneddon (Université de Göteborg) confirme que les crustacés plongés dans l'eau bouillante subissent plusieurs minutes de douleur intense avant de perdre connaissance. Elle insiste sans ambiguïté sur la nécessité d'introduire des méthodes d'abattage moins douloureuses. La Déclaration de New York sur la conscience animale (2024), signée par des dizaines de neuroscientifiques reconnus, experts de la douleur, philosophes, éthiciens et éthologues, confirme que les homards peuvent ressentir la douleur.
Selon une étude Ipsos réalisée à la demande de GAIA (2020), plus de 4 Wallons sur 5 savent que les homards souffrent lorsqu’ils sont cuits vivants ou coupés vivants en deux. Une autre étude Ipsos (2024) démontre que 74% des Wallons et des Bruxellois considèrent l’interdiction de cuire des homards vivants et de les couper en deux comme étant importante.
“Nous savons aujourd’hui que ces animaux peuvent ressentir la douleur, c’est scientifiquement établi ”, déclare Sébastien de Jonge, directeur des opérations chez GAIA. "La seule démarche logique est donc d’arrêter de leur infliger ces souffrances — et de choisir plus consciemment de célébrer les fêtes sans cruauté ni souffrance animale évitable."
Épargnez le homard
Dans sa nouvelle campagne, GAIA appelle les consommateurs à ne pas acheter ni consommer de homard pendant les fêtes de fin d’année. Carrefour, Delhaize et Intermarché sont les dernières enseignes à encore vendre des homards vivants, entassés dans des homariums, les pinces ligaturées. GAIA demande à ces 3 enseignes de cesser la commercialisation de homards vivants. Au niveau politique, l'association demande aux ministres régionaux du Bien-être animal d’interdire la mise à mort sans étourdissement des homards, d'imposer le recours systématique à des dispositifs d’étourdissement (par exemple via le Crustastun, un appareil d’électronarcose qui étourdit homards et crabes en une fraction de seconde, avant leur mort quelques secondes plus tard), et de ne plus autoriser la vente de homards vivants.