Journée mondiale des animaux de laboratoire : GAIA appelle les régions à accélérer la transition vers une recherche scientifique sans expérimentation animale

Le ministre flamand Ben Weyts annonce une redevance obligatoire et un durcissement des règles pour les animaux de laboratoire

Bruxelles, 23 avril 2025 - À la veille de la Journée mondiale des animaux de laboratoire (24 avril), GAIA appelle les gouvernements régionaux à un engagement politique fort ainsi qu’à une stratégie coordonnée et efficace pour accélérer de manière significative la transition vers une recherche scientifique sans recours à l’expérimentation animale. Il est temps pour chaque région de prendre des mesures décisives afin d’évoluer vers un système de recherche innovant, fiable et éthique, totalement affranchi des tests sur les animaux. Le ministre flamand du Bien-être animal, Ben Weyts, a déjà fait savoir qu’il partage les ambitions de GAIA et a annoncé une première étape importante : l’instauration d’une redevance obligatoire pour l’utilisation d’animaux de laboratoire, ainsi qu’un durcissement des règles existantes. Du côté wallon, si la Déclaration de politique régionale prévoit bien un objectif de réduction de l’expérimentation animale, aucune mesure n’a encore été annoncée par le ministre du Bien-être animal, Adrien Dolimont.

Réaction du ministre Ben Weyts

L’appel de GAIA n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd :

« Nous avons fourni des efforts ces dernières années pour réduire le nombre d’expériences sur les animaux, et cela commence à porter ses fruits : les derniers chiffres en Flandre montrent le niveau le plus bas depuis 10 ans – alors que le nombre d’expérimentations a par exemple fortement augmenté en Wallonie. Je comprends que GAIA souhaite aller plus loin et obtenir une diminution plus rapide qu’actuellement. C’est également mon souhait. Nous allons donc poursuivre. Une première étape importante de cette législature sera bientôt franchie lorsque je proposerai d’instaurer une redevance obligatoire pour quiconque travaille avec des animaux de laboratoire. Plusieurs durcissements réglementaires concernant les animaux de laboratoire sont également prévus. » 

GAIA salue ces mesures annoncées comme une première étape nécessaire, et appelle à poursuivre l’accélération du processus.

Transition vers la recherche non animale : de l’ambition à la réalité

Pour chacune des trois régions (Wallonie, Région de Bruxelles-Capitale, Flandre), GAIA a rédigé un rapport détaillé qui trace la voie vers un avenir sans expérimentation animale : «Transition vers la recherche non animale : de l’ambition à la réalité ». La recherche sans animaux ne peut rester une ambition bienveillante mais non contraignante : elle doit devenir une réalité.

Trop de douleur et de souffrance

Les ambitions et les efforts en la matière se sont renforcés ces dix dernières années, mais l’application de méthodes de recherche alternatives (sans animaux) reste limitée. Le nombre d’animaux utilisés à des fins scientifiques varie d’année en année, mais ne montre pas de baisse systématique, sauf à Bruxelles. En Wallonie : 176.894 en 2023 (soit une augmentation notable de 30.034 par rapport à 2022). Dans la Région de Bruxelles-Capitale, le nombre s’élève à 57.415, avec une baisse marquée depuis 2019. En Flandre, 240.833 animaux ont été utilisés en 2023.

Par ailleurs, 94.394 animaux élevés en 2023 ont été tués sans jamais avoir été utilisés dans une expérience.

Un problème majeur demeure, le pourcentage élevé d’animaux de laboratoire soumis à de graves douleurs et souffrances lors des expérimentations : 8 % en Wallonie , 19,3 % dans la Région bruxelloise et 16 % en Flandre (en 2023).

Sous-financement

Différents obstacles freinent une avancée plus rapide. La dépendance aux modèles animaux reste profondément enracinée dans les politiques et les pratiques. L’expérimentation animale est encore la norme. Une part importante des financements de la recherche est attribuée à des études utilisant des animaux. Le développement et l’adoption de technologies innovantes sans animaux, ainsi que les études n’utilisant pas de modèles animaux, restent largement sous-financés.

33 recommandations pour la politique et la pratique

Le rapport « Transition vers la recherche non animale : de l’ambition à la réalité » se compose de deux parties :

  • La première partie décrit les obstacles et défis à surmonter pour progresser plus vite, comme le manque d’accès à du matériel humain.
  • La deuxième partie présente 33 recommandations concrètes, soutenues par des exemples inspirants. Ces recommandations constituent un guide constructif destiné aux autorités compétentes des Régions wallonne, bruxelloise et flamande, ainsi qu’aux instances réglementaires, instituts de recherche, scientifiques, entreprises et bailleurs de fonds. L’objectif : réduire progressivement mais résolument les expérimentations animales ​ dans la recherche scientifique, et accélérer la transition vers une recherche sans animaux.

Une étape incontournable

En renforçant la collaboration entre toutes les parties concernées et en investissant davantage dans la recherche sans animaux, les régions ne doivent pas manquer l’occasion de concilier progrès scientifique et respect du bien-être animal. Michel Vandenbosch, président de GAIA : 

« La transition vers une science sans expérimentation animale n’est plus un choix optionnel, mais une étape incontournable. Cela nécessite un engagement politique clair et fort, qui ne reste pas lettre morte. »

Voici le rapport « Transition vers la recherche non animale : de l’ambition à la réalité en Wallonie»

Rapport_Wallonie_FR.pdf

PDF 1.6 MB

Voici le rapport « La transition vers la recherche sans animaux : de l'ambition à la réalité dans la Région de Bruxelles-Capitale ».

Rapport_Bruxelles_FR.pdf

PDF 1.7 MB

 

Visuels: ​

 

 

 

 

Share

Recevez des mises à jour par e-mail

En cliquant sur « S'abonner », je confirme avoir lu et accepté la Politique de confidentialité.

À propos de GAIA

L’organisation de défense des animaux GAIA unit les personnes engagées pour une reconnaissance du droits des animaux en Belgique, et milite pour leur bien-être. Fondée en 1992, GAIA compte plus de 80.000 membres et sympathisants. GAIA dénonce la cruauté et la maltraitance organisées envers les animaux au moyen d’enquêtes et de campagnes actives et pacifiques.

Contact

Rue du Houblon 43, 1000 Bruxelles

02 245 29 50

press@gaia.be

www.gaia.be