Les Aborigènes et GAIA appellent les députés à interdire les produits issus de la chasse aux kangourous
Bruxelles, le 22 octobre 2024 - À l'occasion de la Journée mondiale des Kangourous, une délégation d'Aborigènes, accompagnée par GAIA, a participé à une rencontre historique avec les députés bruxellois et flamands. Lors de ces échanges, la délégation a dénoncé la cruauté de la chasse aux kangourous et a appelé à l'interdiction de la commercialisation des produits dérivés de cette pratique. La Belgique, premier importateur européen, joue un rôle central dans ce commerce, avec près de 80 000 kangourous abattus chaque année pour approvisionner le marché belge.
Une délégation d’Aborigènes au Parlement bruxellois et flamand
Dans le cadre d'une tournée européenne, les représentants autochtones ont été reçus par les parlementaires bruxellois et flamands, où ils ont plaidé, avec GAIA, pour l’interdiction de la commercialisation des produits dérivés de la chasse aux kangourous. Après ces échanges, ils poursuivront leur mission en s'adressant au Parlement européen, afin de souligner l'urgence d'une action politique face aux graves violations du bien-être animal.
« Maintenant que les parlementaires ont été sensibilisés à ce qui constitue le plus grand massacre d'animaux terrestres sauvages au monde, nous attendons d’eux une réaction forte et l’introduction d’une législation interdisant la commercialisation de la viande et des peaux de kangourous. Dix fois plus de kangourous sont tués que lors du tristement célèbre massacre des phoques au Canada, il est plus que temps d’agir. » - précise Sébastien de Jonge, directeur des opérations chez GAIA.
Suite à cette rencontre, la délégation espère que les députés entameront le travail parlementaire et envisageront une proposition de loi visant à interdire la commercialisation des produits issus de la chasse aux kangourous à Bruxelles et en Flandre. GAIA regrette cependant que la Commission bien-être animal du Parlement wallon n'ait pas donné suite à la demande de la délégation pour être entendue.
Le massacre des kangourous : une situation alarmante
La chasse commerciale aux kangourous représente le plus grand massacre d’animaux terrestres sauvages au monde, avec un quota de chasse fixé à 7,5 millions d’individus en 2024. Cette chasse se déroule la nuit et la visibilité réduite complique les tirs. Environ 40% des kangourous ne sont pas tués immédiatement. Ainsi, la loi préconise que les chasseurs « écrasent le crâne et détruisent le cerveau » des kangourous agonisants. Environ un tiers des kangourous abattus sont des femelles, souvent accompagnées de leurs jeunes (joeys). Livrés à eux-mêmes, les jeunes meurent de faim ou sont victimes de prédateurs. On estime qu’environ 400 000 joeys sont des victimes collatérales de cette industrie chaque année.
Risque sanitaire, dommages environnementaux et atteinte culturelle
Le commerce des produits dérivés du kangourou constitue également un risque sanitaire non négligeable : les kangourous abattus sont éventrés sur place, avec peu de mesures d’hygiène et avant d’être transportés pendant des heures à l’air libre sous des températures élevées. Sur le plan environnemental, les kangourous jouent un rôle crucial dans les écosystèmes australiens, contribuant à la prévention des incendies de brousse. La chasse a aussi de lourdes répercussions culturelles, comme l’ont exprimé les représentant autochtones :
« Le kangourou est un symbole profondément enraciné dans notre culture. Cette chasse commerciale a un impact destructeur sur notre identité spirituelle et culturelle. » - Peter Hewitt et Ricky Buchanan de l’association Back To Country
80.000 kangourous abattus chaque année pour le marché belge
Avec environ 280 tonnes de viande de kangourou importées annuellement, soit 80 000 animaux, la Belgique est le plus grand importateur européen et le deuxième au monde. Bien que les supermarchés belges aient cessé de vendre de la viande de kangourou depuis 2020 grâce aux campagnes de GAIA, elle reste commercialisée pour la consommation humaine et pour la production de nourriture pour animaux, avant d'être exportée vers d'autres pays.
Soutien public massif à une interdiction
Un sondage récent (septembre 2024) révèle que 77 % des Wallons et 74 % des Bruxellois sont favorables à l'interdiction de l'importation de viande de kangourou. De plus, 80 % des Wallons et 76 % des Bruxellois estiment que les Régions ont la responsabilité d’agir pour stopper cette chasse commerciale cruelle.
Sous la pression des associations de défense des animaux, de grandes marques comme Nike et Puma ont déjà cessé d’utiliser du cuir de kangourou dans leurs produits, prouvant que des changements sont possibles. GAIA appelle maintenant les Régions à légiférer pour interdire l’importation de ces produits dérivés d'un massacre inacceptable.
Consultez une vidéo sur la problématique des kangourous : https://vimeo.com/1021756845