Une avancée importante pour les animaux de laboratoire : Le Parlement européens prononce en faveur d'une suppression progressive de l'expérimentation animale

Les députés demandent à la Commission européenne d'élaborer un plan d'action pour accélérer la réduction et le remplacement de l'expérimentation animale

Bruxelles, 16 septembre 2021 - Hier soir, le Parlement européen a adopté une résolution demandant à la Commission européenne d'établir un plan d'action à l'échelle de l'UE en vue de d’un objectif ambitieux : ne plus avoir recours aux animaux dans la recherche. 667 députés ont voté pour, seulement 4 ont voté contre et 16 se sont abstenus. Les députés précisent que le plan devrait inclure des étapes et des objectifs concrets pour stimuler la réduction et le remplacement progressifs des animaux par des méthodes non animales et basées sur l'humain.

Le Parlement a souligné que le Plan d'action ne devait pas être la responsabilité de quelques-uns, mais qu'il devait être piloté par un groupe de travail interdisciplinaire de haut niveau, impliquant les principales Directions générales de la Commission et les principales Agences de l'UE dans le but de travailler avec les États membres et les autres parties prenantes afin de s'assurer que les changements s'appliquent dans tous les secteurs.

La nécessité d'un financement et d'une formation préférentiels pour les méthodes non animales dans toutes les initiatives de recherche et d'innovation de l'UE a également été reconnue.

Près de 10 millions d'animaux sont utilisés chaque année dans des expériences invasives dans les laboratoires de l'UE, notamment des singes, des chiens, des chats, des lapins, des souris et des rats, Ce nombre considérable d'animaux est relativement resté stable au cours de la dernière décennie.

Tout en reconnaissant les initiatives européennes existantes, les députés européens sont admis qu'aucune approche active et coordonnée visant à réduire, à terme, le remplacement complet des animaux n'a été adoptée.

En exigeant un plan d'action à l'échelle de l'UE assorti d'un calendrier ambitieux, les parlementaires européens souhaitent encourager l'élimination progressive du recours aux animaux dans la recherche.

Eurogroup for Animals, Cruelty Free Europe, Humane Society International/Europe, la European Coalition to End Animal Experiments and PETA, représentant plus de 100 organisations à travers l'Europe, dont GAIA en Belgique, ont fait campagne pour l'adoption de la résolution et demandent maintenant à la Commission d'en faire une priorité.

Les sondages d'opinion montrent que l'arrêt de l'expérimentation animale est une priorité pour les citoyens européens : près de trois quarts (72 %) sont d'accord pour dire que la Commission européenne devrait fixer des objectifs et des délais contraignants pour mettre un terme progressivement à l'expérimentation animale. Ce constat est confirmé par le lancement récent de l'initiative des citoyens européens European Citizens' Initiative (europa.eu), qui a déjà collecté près de 120 000 signatures en moins de trois semaines.

Plus d'une centaine de membres de la communauté scientifique, ainsi que la European Consensus Platform on Alternatives soutiennent cette position, estimant qu'un plan d'action peut faciliter la transition vers la science non animale par la définition de priorités communes, l'allocation de fonds et les collaborations multidisciplinaires et interservices.

 « Ce vote est un moment important pour la protection animale. La demande des citoyens européens en faveur d'une élimination progressive et concertée de l'expérimentation animale et d'une transition vers une science adaptée à l'homme a été entendue par les parlementaires européens. Les nouvelles méthodes avancées, basées sur la biologie humaine, ne visent pas seulement à protéger les animaux, elles sont également fondamentales pour atteindre les objectifs de l'Union en matière de protection environnementale et de santé humaine. Avec le vote du Parlement de ce jour, nous avançons sur ces trois fronts. N’empêche qu’il reste un long chemin à parcourir », a commenté le président de GAIA, Michel Vandenbosch.

FIN

 

Note supplémentaire à titre d’information 

L'émergence rapide de modèles avancés d’expérimentation non animale tels que les organes sur puce, les approches processus et les modèles informatiques, offre d'immenses possibilités pour remplacer les animaux et améliorer la recherche, mais le nombre d'animaux utilisés à des fins scientifiques reste stable. Les manquements des modèles animaux sont bien documentés, tandis que les avancées des modèles non-animaux sont des technologies qui changent la donne. Ils ont le potentiel d'améliorer considérablement notre compréhension desmaladies humaines en produisant des données fondées sur la biologie humaine, ce qui entraînera des avantages considérables pour la santé publique en termes de prévention et guérison des maladies. Ces nouveaux modèles peuvent également accélérer le rythme des évaluations chimiques et réduire le taux d'échec lors du développement des médicaments. En outre, les méthodes non animales avancées représentent un nouveau marché déjà en plein essor pour des produits et services innovants avec un taux de croissance annuel de 12 % par an.

 

 

 

Recevez des mises à jour par e-mail

En cliquant sur « S'abonner », je confirme avoir lu et accepté la Politique de confidentialité.

À propos de GAIA

L’organisation de défense des animaux GAIA unit les personnes engagées pour une reconnaissance du droits des animaux en Belgique, et milite pour leur bien-être. Fondée en 1992, GAIA compte plus de 80.000 membres et sympathisants. GAIA dénonce la cruauté et la maltraitance organisées envers les animaux au moyen d’enquêtes et de campagnes actives et pacifiques.

Contact

Rue du Houblon 43, 1000 Bruxelles

02 245 29 50

[email protected]

www.gaia.be