Usines à chiots : un trafic sans dignité
Des animaux malades en vente libre
Bruxelles, le 2 décembre 2018 – Le trafic et l’importation illégale de chiots en provenance d’Europe de l’Est, sevrés trop tôt et maltraités, génèrent des animaux malades, aux comportements troublés, rendus potentiellement dangereux.
Slovaquie, République Tchèque et Hongrie alimentent ces trafics juteux qui concernent toutes les races de chiens, élevés en cage comme des poules.
Après 1.500 km de transport, sans voir la lumière du jour, ces chiots arrivent en Belgique où un commerce très opaque subsiste malgré plusieurs centaines de plaintes de particuliers et des recours en Justice initiés par GAIA. Avec un constat, de plus en plus récurrent : dès qu’un de ces éleveurs ou exploitant véreux est condamné, il finit par créer une nouvelle société sous un autre nom… et le même commerce recommence. Mû par le profit au dépens du bien-être animal. Un chiot acheté 250 euros en Slovaquie peut, en effet, être revendu plus de 1500 euros chez nous.
Les jeunes animaux vendus par ces animaleries sont souvent malades, faibles, non socialisés et ont été séparés trop tôt de leur mère. « Ces éleveurs ne se soucient pas de la santé de l’animal, explique Michel Vandenbosch, président de GAIA. Beaucoup de chiots souffrent de la giardiase (qui se manifeste par des diarrhées sanglantes), de la toux du chenil, de dermatophytoses et de la parvovirose. Il n’est pas rare que cela se solde par la mort tragique du chiot avec, à la clé, une grande tristesse pour toute la famille et des frais vétérinaires élevés. »
Ce trafic, qui a explosé depuis 2004, représente également une menace sanitaire : les chiots ne sont pas vaccinés, ou le sont trop tôt pour que le sérum soit efficace, notamment pour la rage (à 2 mois au lieu de 3). Résultat : beaucoup de ces chiots meurent au bout de quelques semaines, souvent chez leurs nouveaux propriétaires belges.
Le nombre de plaintes se multiplie
« Chez GAIA, nous recevons régulièrement des plaintes de Wallons, Bruxellois et Flamands qui ont été victimes de ces ‘usines à chiots’, ici, en Belgique », explique Michel Vandenbosch. « C’est un business bien rôdé. Et chacun peut se faire avoir, un peu trop facilement… car ces mauvais éleveurs savent entretenir l’illusion : tous disposent d’un numéro d’agrément (ce qui a un effet rassurant), les chiots sont disponibles en permanence (de quoi faciliter l’acte d’achat), mais le passeport de l’animal est rempli avec de fausses informations. »
En 2007, une loi fédérale avait pourtant été édictée, pour favoriser les éleveurs belges et mettre un terme aux supermarchés d’animaux. Mais cette loi comporte une lacune, devenue aujourd’hui le point faible de tout le système : les éleveurs commerçants. Tout professionnel qui élève au moins 10 nichées par année a également le droit d’importer et de vendre des chiots de l’étranger… Ce qui a pour effet d’accentuer les importations. Leur nombre est actuellement considérable : 70 % des chiens aujourd’hui identifiés en Wallonie ne sont pas nés en Belgique !
Une nouvelle campagne
Pour sensibiliser les Belges à ce phénomène, GAIA a décidé d’activer une nouvelle campagne avant la Saint-Nicolas et Noël. Périodes hautement propices à l’achat familial d’un chiot...
Sur www.acheterunchiot.be, vous trouverez non seulement des infos factuelles sur ce trafic, des données chiffrées et un guide pratique (comment distinguer un bon éleveur d’un éleveur intensif, qui alerter en cas de problème, etc.), mais aussi un mini-documentaire vidéo (libre à vous de le diffuser dans vos médias). Pendant plusieurs semaines, nos équipes ont suivi des Bruxellois, Wallons et Flamands qui ont tous été victimes d’éleveurs intensifs. Ils ont accepté de livrer leurs témoignages, face caméra.
Pour GAIA, la solution est simple : « Adoptez, plutôt que d’acheter un chien ». En Belgique, les abandons de chiens sont si nombreux que les refuges explosent. Or, adopter un chien permet non seulement de lui un nouveau foyer, mais libère également une place pour que la SPA puisse recueillir un autre animal.
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